Le Nil, une ligne rouge

Ingi Amr Mardi 06 Avril 2021-13:18:44 Presse
 Farouk Gouéda
Farouk Gouéda

Dans sa rubrique Marges Libres, le grand écrivain et poète Farouk Gouéda a souligné que le Président Abdel Fattah Al-Sissi avait affirmé de façon claire et franche, dans la conférence qu’il a tenue au Canal de Suez, que le Nil était une ligne rouge. En fait, Gouéda a choisi cette même expression comme titre de son article. « Personne ne privera l’Egypte d’une goutte d’eau. Celui qui veut essayer, qu’il essaie », avait lancé le Président. Il s’agit d’un nouveau discours. Un ton que nous entendons pour la première fois du Président en ce qui concerne le Barrage de la Renaissance. Un discours qui vient après des années de négociations qui n’ont abouti à rien entre l’Egypte et le Soudan d’une part et l’Ethiopie de l’autre. L’Ethiopie a « brûlé toutes les cartes », a abusé avec exagération, a refusé toutes les solutions et n’a écouté aucune partie internationale y compris les Etats-Unis, le Conseil de sécurité, la Banque Mondiale et l’Union européenne. Une escalade de ton était donc nécessaire même s’il s’agira d’une quasi menace. L’Ethiopie et son Premier ministre Abiy Ahmed ont besoin de ce ton pour revenir à la raison. Les eaux du Nil ne feront jamais l’objet de négociations ou de compromis. Personne ne cède à son droit à la vie. Les yeux de l’Egypte étaient toujours braqués sur l’amont du Nil. Le pays installait des centres de surveillance dans divers endroits le long du cours du fleuve. Le Pharaon dans l’Egypte Ancienne visitait, chaque année, l’amont du Nil pour être sûr que les eaux coulent normalement dans le cours du fleuve. Il est certain que les récentes déclarations du Président Al-Sissi changeront tant d’attitudes et pousseront l’Ethiopie à réviser sa position et sa décision de remplir, une seconde fois, le barrage. L’Ethiopie a abusé d’intransigeance et a beaucoup perdu. Il ne reste de 90 jours pour que l’Ethiopie assume sa responsabilité et soit consciente que le Nil est le droit des millions qui vivent sur ses rives. (…) La crise du barrage s’est étalée entre perte de temps et ajournement malgré la situation critique. Le différend n’est pas autour d’une question passagère, mais d’une question de vie ou de mort. Le message du Président est venu au moment propice. 

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